Démarche
artistique

Les travaux que j’engage au sein de ma pratique artistique naissent généralement d’une exploration sémantique relative à une œuvre, une situation, un lieu, ou un événement pré-existant.

Selon une méthodologie empruntant aux domaines de la recherche, de l’enquête et de l’investigation, j’analyse la généalogie d’une œuvre (plastique, cinématographique ou littéraire) ; sonde les archives municipales d’une commune du Maine-et-Loire, de la Dordogne ou des Hauts-de-France ; arpente — physiquement — les territoires du Midwest américain ou — mentalement — la géographie séparant les deux espaces d’une même exposition.

En ce sens, l’origine de mes propositions plastiques naît au hasard d’une lecture ou de la traversée d’un paysage, plutôt que dans la solitude de l’atelier. La conception matérielle d’un objet peut être réalisée par mes soins ou déléguée à un tiers. Cette étape arrive en fin de processus et résulte méthodiquement des réflexions qui la précèdent. Si aucun medium n’est particulièrement exclu de ma pratique, certains sont néanmoins privilégiés : l’objet‑livre, la sculpture in situ, ainsi que les formes relevant de l’art dit « numérique ».

J’associe volontiers mon approche à un certain héritage dévoyé de l’art conceptuel. En ce sens, j’exploite les signes et les sens, usant de notions telles que la récursivité, la mise en abyme, la tautologie ou l’anastylose pour servir mes intentions esthétiques.

Cette entreprise, sous des formes diverses, peut ainsi nous faire relire un chef-d’œuvre de la littérature sous un jour plus ludique ; nous plonger dans des décors insoupçonnés des États‑Unis ; nous éclairer sur l’archéologie d’un territoire donné ; nous questionner sur la place d’une sculpture dans l’espace public ou sur l’architecture que représentent nos billets de banque.